mercredi 6 janvier 2010

saturday december 19th - frida


Sweet darlings,

This is the end of les Vraoums aux États-Unis.
Elles ont fait leurs paquets, rangé leurs bureaux, fini leur tupperware de choux de Bruxelles - elles disent au revoir sur fond de flocons de neige, d'abord innocents puis de plus en plus compacts.

On les voit, en plan large, braver les éléments pour fuir la petite ville cossue de Watermill et sauter dans un bus, le Hampton Jitney, fonçant sur la route pour échapper à la tempête de neige qui s'abat sur Long Island.
Les Vraoums, donc, roulent de nouveau vers New-York City, la ville de leurs rêves, dans un cosy bus où de replètes et très souriantes assistantes distribuent jus de fruits, paquets de chips, presse du jour, et leur demandent de parler moins fort.
On les jette à Grand Central où elles réalisent que dans leur émoi, elles ont gardé les clés de leur beau truck, et aussi (encore une fois) qu'il n'y a pas d'escalator dans le métro de New-York et que quand on se promène avec un spectacle entier dans sa valise à roulettes, c'est lourd.
Mais vaille que vaille, et dans la tourmente météorologique toujours, les Vraoums arrivent au RPPP, où elles savent que le public les attend de pied ferme, ce soir, après la soupe.

Parce que ce soir, c'est :
AUNTS SECRET DINNER AND A SHOW
Et le show, c'est les Vraoums.
Et le dîner, c'est de la soupe (vegan soup, chicken soup, meat soup), du pain fait maison, du brownie bien compact et de la bière, de la bière, de la bière... (et pour les artistes, la bière spéciale de Lili, "the decision-maker", au whisky).

We play, and what do we play ?
"Balls" (toujours une bonne chanson d'introduction)
"Jim" (avec sous-titres anglais)
"I was French" (la chanson américaine)
"My hair" (les messieurs adorent)
"Animals" (un autre classique, efficace en toutes langues)
"3 chansons de mort" (pour faire pleurer)
"Dalkon Shield" (la chanson californienne)
"I loved you" (et sa petite danse folklorique)
Et en rappel, (et elles se mordent les doigts de ne pas avoir mis "Femmes" sur leur Ipod pour faire danser la foule en délire), c'est "Le Pli" (une autre chansons psychédélique).
Ca hurle, ça piétine, ça réclame ; les Vraoums sont prêtes à faire le Zénith à New-York, tellement on les aime - d'ailleurs c'est prévu l'année prochaine.

Et puis, la journée n'est pas encore finie, il faut aller goûter à la neige qui est tombée toute la soirée et qui emplit les rues - en groupe, on s'enfonce dans la neige, en file indienne, on pousse des voitures coincées dans les carrefours, on fait des anges et on arrive finalement dans un friendly bar où les Vraoums se font offrir des boissons par des fans reconnaissants et dans lequel on danse, pour se détendre.

Et encore, en rentrant, un dernier bol de soupe devant Mad Men et les Vraoums se couchent en rangs d'oignon dans leur petite chambre prêtée de nouveau par Jon, l'homme aux chats.

Thank you America, we kiss you and we'll be back.


friday december 18th - cap'tain


Ce soir nous jouerons au Watermill Center notre récital de fauves. Nous entrons dans le grand atelier, ce sera le dernier matin à considérer ce lieu comme le nôtre. Le décor conçu la veille n'a pas bougé. Les lambeaux de papiers que la grande intendante Elke avait accroché à l'aide de ses longs bras restaient suspendus, l'image projetée par l'arrière restait projetable. J'avais trouvé cette photo dans le New-York Times du 10 décembre. Un glacier fondu en Bolivie proche d'une granita hallucinogène surplombée par des montagnes moelleuses. Je pensais ce paysage comme une amulette pour notre spectacle. Nous ne savons toujours pas si nous allons faire ce fichu film d'horreur en ombres chinoises ou pas du tout. David doute. Et puis nous le ferons finalement par amour du risque. Je suis d'une humeur effroyable. Je rate deux cafés à la Bodum-cafetière et réussi le troisième à l'italienne. Dans la cuisine, alors que j'éponge le jus de café Sherry raconte des histoires de divas tchèques et de ténors à perruque. Je ris, enfin je la sens naturelle et je la trouve drôle et gracieuse, elle a quitté ses répliques de série télé. Nous faisons un filage. L'heure passe, les heures passent, il est 6pm et nous jouons dans une heure. Claude reste avec grande Elke du côté de la scène, elle accroche des trucs en l'air, des lumières je crois, je suis derrière et coiffe la Frida. Mon collant est fendillé, échelé, deux lignes se dessinent depuis le haut de mon cul et filent dans l'entrecuisses, un point de vernis moche rouge termine chacune d'elle, je suis horrifiée et puis oublie et fixe trois plumes sur le crâne de Frida. David souffle fort, sa banane est montée, son membre en chaussettes aussi.
Il n'est pas 7pm que quelqu'un s'est déjà installé. Cela m'énerve qu'y faire. Il est 7pm maintenant le tout Southampton s'est installé, face à la Bolivie en train de fondre il attend les Vraoums. Le film d'horreur en ombres chinoises les fait déjà rire et je jubile. Je sens que nous jubilons. Nous avons fait une heure et quart de concert. Ce que j'ai ressenti était une force et un bonheur inouï, notre ensemble il me semble n'a jamais été si réussi. Je sens une liberté, une félicité sur scène plus grande que jamais. La bande des Wakka Wakka rit aux éclats, autant de nos farandoles scéniques que de la tête des balais coincés de Southampton qui se débrident peu à peu et finit par rire aussi tellement. À la fin nous aurons un "talk", notre premier talk tiens, enfin considérées comme talkables, et nous répondrons en anglais avec plaisir à chacune des questions posées. Et puis on va picoler, picorer avec le tout Southampton que je trouve finalement fort agréable. Les femmes refaites se défont à l'aide d'un cheedar jeune et de peu de cacahuètes, les chaussures bateaux sautillent en clamant "Vous allez jouer à Brooklyn ! That's great ! It's so avant-garde". Oui, le lendemain nous serons à Brooklyn pour jouer dans un "dinner and show". Je repense à cette conversation avec Vincent qui disait que "l'underground" était un label américain, une estampillation comme notre champagne en France. Pourtant sur scène pour notre public américain nous avions essayé de briser la carrière de Mireille Giuliano et ses clichés terrifiques contenus dans "French women don't get fat"... Vous me suivez ? Aucune importance, ce soir-là nous sommes souriantes et radieuses comme des oiseaux des tropiques, je nous aime entièrement, je ne voudrais plus nous quitter.




Bye bye Watermill

thursday december 17th - claude

David on the road

littéral, littoral
Parce que ce matin en s'apprêtant à partir pour la plage Elke nous dit "ah, il y a quinze jours je me suis baignée. oui elle est froide." Bon enfant je réponds let's do it et sa faisabilité s'installe ferme et rapide dans nos cerveaux. Elle dit courir, y aller. David dit Ouuuiiii. Deux larges serviettes de bain nous attendrissent
On prend le truck, et on traverse l'amercain beauty du desperate house, oui.
La plage, ciel bleu, vent glacé, personne, à poil, râle aigu puis grave, rétraction-expansion, le sexe de David s'incarne, my body warms the sea, i feel strong, râle again
David esquisse quelques essences de dolce vita, villégiature qu'il disait.
A la station essences les journaux sont anglophones, hispanophones et russes ou something not so far in the design.
Frida et Cap'tain sont restées utiliser leur forfait free time, on aimerait bien le dire à quel point c'était grandiose. Mais leur absorbtion nous déconcerne, nous restons dans le silence de la room sweet room.
Demain c'est jour de fête, et il faut qu'on se colle à la chose.
On place, déplace, colle, décolle, Captain nous a préparé une image de rêve, la disparition d'une ressource d'eau, lac sous le sunrise sur fond de montagne, réchauffement climatique. On fait du set, on mouline. Elke nous aide à la suspension du décor, elle est grande, on l'est moins, c'est beau, beau, beau.
Notre feu de bois, great too. Un duo d'harmonica euphorique sous l'oeil compatissant ou dépité de Cap'tain et Frida. Le film d'horreur ? Arrhh.
Plaintes diverses et grognement, sur sensation gutturale, éclairage aux bougies, c'est joli mais pas tout-à-fait l'idée. Dehors l'air est glacé, on freeze.

thursday december 17th - david

la veille

la veille encore


Salut, cé David dé Vraoums.

Cé mon dernier jour de blog à raconté.
Notre quotidien cé tun peu amélioré, dans le sens qu'on a apporté un peu de variété dedans.
Claude é moi, les vré courageux authentiques, on é tallé à la mer (la mer à Ouatermille, cé l'océan atlantique, mais vu de l'autre coté que d'habitude quand on é a brest par exemple). On été déjà allé la veille, avec Capitaine et Claude , se promené et cété magnifique... Une longue plage blanc-beige, avec la mer argenté, et le ciel pommelé...
Cété superbe.
Je revivé. Ma nature sauvage été tà nouveau dans son élément. Y'avé des gros rouleaux qui s'écrasé sur la plage violemment et dans le tumulte et qui exprimé complétement la fureur qui étreint mon plexus solaire dans les moments de passion qui m'arrivent souvent.
Ce jour là, il fesé doux.
Méh, cété différent. Les couleurs avaient changé ! Oui, parce que le temps avait changé ! Et avec, les températures !
Cété beau aussi... Purée, j'en é la chair de poule...
La mer été bleue et tré calme, le sable jaune-doré et le ciel lumineux bleu. Mé à l'inverse de la veille, il fesé vraiment froid avec du vent. Glagla...
Je sé on diré qu'il y a dé contradictions dans mon récit, parce que d'un coté je dis qu'il fesé gris, doux, sans vent et des rouleaux un jour, tandis qu'il fesé beau, froid, venteux et mer calme hier. Y'en a qui pense que ça devré être beau, doux, sans vent, mer calme, versus gris, venteux, froid, rouleaux.
Mé ceux qui pensent ça, cé des idiots maniquéens qu' y comprennent pas la nature sauvage qui é imprévisible et qui échappe complètement aux connexions neuronales du commun dé mortels. Oui et cété exactement comme jé dis.
Alors hier, donc, Claude et moi on avé un projé précis é ambitieux qui nous avé été soufflé par Elke que je respecte beaucoup parce qu'elle se levé à 5h du matin quand elle habité à Los angeles pour aller boxé et encore en plus parce qu'elle nous a donné cette idée digne dé meilleurs samourailles héppiques.
Voilà, je vous le dit, hier, Claude et moi, on sé baigné.
Si.
Tel que dieux nous a fé, on sé jeté dans les flots. Tout sauf la tête, faut pas exagéré. Cé le plus dure à réchauffé.
Jé cru que j'allé faire un infarctus. Jé un peu flippé rapport à Johnny qui a dé soucis et Bambi qui é décédé cet été, je me suis que jété le prochain sur la liste et finalement ça a été.
Je me permé de rappelé à ceux de Brest qui ricanent que notre perf na rien a voir avec celle du club dés otaries et étoiles de mer qui se baignent toute l'année à Brest.
Non.
Parce que à Ouatermille, le Golfestrime y passe pas ! Et ça change tout au niveau de la température et du climat.
Voilà, jé eu peur é en même temps, cété une expérience incroyable.
Quand on é sortie de l'eau, on avé presque l'impression qu'il fesé chaud au soleil. On a fé une incantation tribale au soleil pour avoir le droit de gardé nos doigts de pieds et ca a marché. On é resté entié. Ouffff.....
Apré on é rentré à ouatermille émerveillé.
On a travaillé comme d'hab, répété et patati et patata, je me souviens plus.
Le soir on é tallé diné au diner (prononcé daïneur) et on a mangé un hamburger au bison qui mé resté en travers de la gorge, parce que mangé du bison apré ce qu'on leur a fé, franchement, on mérite pas.

Cété un plaisir de vous raconté notre périple aux états-unis.
J'espère vous revoir bientôt en forme et aussi, je vous adresse mé meilleurs voeux pour cette année 2010, je vous la souhaite pleine de tumultes, de douceur et de liberté indomptable, et pourquoi pas domptée si cé ce que vous aimé, apré tout chacun son truc! ;-)
lol

aujourd'hui

aujourd'hui toujours